Comment est située la carrière par rapport aux habitations ?

La carrière de Sainte-Julie est au cœur de multiples habitations. Au nord, le centre de Sainte-Julie, au sud le hameau La Plaine Robert, à l’est le hameau du Mas Dupuis, à l’ouest le hameau de L’hôpital qui dépend de la commune de Chazey-sur-Ain.

Une carrière au milieu des habitations.

Installée dans une plaine, elle est entourée de champs, ses alentours ne présentent donc que très peu d’obstacles naturels (tels que des arbres), ou artificiels (tels que des murs ou des buttes), pour empêcher la propagation du son. Les premières habitations sont donc directement exposées aux nuisances sonores.

Quels sont les bruits qui émaneront de l’exploitation ?

Il y aura les bruits émanant directement de l’exploitation, à savoir les bruits d’extraction et de déversement de matériaux, les bruits d’engins tels que les camions ou le broyeur-cribleur, ainsi que les bruits émanant de la voie ferrée avec les circulations de trains, le remplissage et le dévidage des wagons.

À ces bruits s’ajouteront également la circulation des camions. L’arrêté préfectoral autorise notamment qu’un tiers des déchets entrants soit acheminé par la route.

Que dit l’étude d’impact en matière de bruit ?

Elle mentionne que la nouvelle exploitation produira plus de bruit que la précédente, mais que celle-ci restera conforme à la réglementation en matière de bruits émergents. Cependant cette étude a été commanditée par Lafarge-Holcim et nous doutons de son objectivité.

Qu’est ce qu’un bruit émergent ?

Un bruit émergent est la différence de bruit entre le niveau sonore ambiant lorsque la carrière est à l’arrêt, et le niveau sonore lorsque la carrière est en fonctionnement. Pour se figurer les choses, une carrière aura moins de répercussions lorsqu’elle sera implantée au bord d’une autoroute, où le bruit ambiant est élevé, que si elle est implantée en zone calme, comme par exemple à proximité du jardin d’un particulier en pleine campagne. Au bord de l’autoroute, l’émergence sera faible, dans le jardin l’émergence sera forte.

Pourquoi douter de l’objectivité de l’étude ?

Tout d’abord, les micros qui ont servi à réaliser les relevés au niveau de Sainte-Julie et du hameau de l’Hôpital n’ont pas été posés auprès des habitations les plus exposées.

Le micro a été posé à 720m de la carrière alors que la première habitation est à 463m de la carrière (mesures effectuées avec geoportail.gouv.fr).

Le cas de l’Hôpital est particulièrement flagrant. La maison la plus proche de la carrière se situe à 464 mètres de l’exploitation alors que les mesures de bruit ont été faites à 720 mètres. Le micro a été posé en bord de route, c’est à dire dans un environnement bruyant, alors que les maisons les plus exposées à la carrière ne sont pas soumises aux bruits de circulations.

Enfin, et c’est le plus insensé, le micro a été placé derrière un mur qui fait obstacle aux bruits émanant de la carrière !

Les mesures sur le hameau de l’Hôpital ont été faites en bord de route, derrière un mur faisant obstruction aux bruits émanant de la carrière (page 158 de la pièce 11 de l’enquête publique)

Ces mesures ne pourraient-elles pas être malgré tout représentatives ?

On pourrait l’espérer, cependant nous pensons que ce n’est pas le cas. Si on regarde les valeurs d’émergence de bruits effectuées en 2015, celles-ci laissent voir une émergence de bruit proche du seuil limite au niveau du Mas Dupuis. Nous pensons que si les micros avaient été placés sur des emplacements plus représentatifs, nous aurions pu observer des valeurs élevées sur le hameau de l’Hôpital, mais aussi au niveau des constructions nouvelles de la Plaine Robert.

Synthèse issue de la page 185 de l’étude d’impact fournie par Lafarge-Holcim.

Comme l’exploitant prévoit que la carrière fera davantage de bruit que l’ancienne exploitation, nous sommes en droit de nous inquiéter sur ce qui nous attend.

Les résultats fournis par Lafarge-Holcim ont-ils fait l’objet d’une évaluation indépendante ?

L’Agence Régionale de la Santé (ARS) a étudié les données fournies par Lafarge. En plus de ce qui est évoqué précédemment, elle a pointé de nombreuses incohérences dans les mesures.

Issu du dernier rapport de l’ARS daté du 25 février 2019.

Il apparaît également que lors d’une précédente étude, l’ARS a demandé à l’exploitant d’effectuer une étude rigoureuse de l’impact sonore, et que Lafarge-Holcim s’est contentée de redonner la même étude…

L’ARS préconise de prendre des mesures de réduction des sources sonores. Quels sont les mesures prises par le Préfet ?

Elle sont dérisoires ! Il impose l’utilisation de signal lumineux en remplacement des « bip » de recul des engins et se contente de rappeler les seuils légaux à respecter. Aucun dispositif pour faire obstacle aux bruits, du type merlon de terre, n’est prévu.

Nous pourrions espérer que la prochaine campagne de mesure de bruits nous donnerait raison, cependant, celle-ci a lieu tous les trois ans, et le Préfet n’a pas prévu la remise en cause des points de relevé des bruits. L’arrêté du Préfet a gardé les mêmes emplacements.

Si la réaction, voire l’opposition, ne vient pas de nous, nous serons contraints de subir un bruit infernal pendant des années.

LAFARGE-HOLCIM a-t-elle prévue une indemnisation pour compenser la perte de la valeur foncière des habitations ou pour isoler les habitations contre le bruit ?

« Néant » : c’est la réponse que l’on trouve à cette question, page 203 du rapport d’impact de l’enquête publique. Le Préfet n’y a fait aucune objection…

Page 203 de l’étude d’impact.

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