L’urgence d’informer les habitants sur le projet de réouverture de la carrière

De nombreux habitants de Sainte-Julie et de Chazey-sur-Ain ont participé à la première réunion d’information publique organisée sur la réouverture de la carrière Sainte-Julie. Cette réunion aurait dû être menée par les pouvoirs publics, et cela dès l’enquête publique qui a eu lieu entre le 11 mai et le 15 juin 2019. La plupart des habitants n’étaient pas courant de l’existence de cette enquête. La population ignorait donc tout du projet de carrière et des dangers qu’il présente pour la santé, la qualité de vie et l’environnement. C’est pourquoi la première grande action du CAC Sainte-Julie a été de tenir cette réunion d’information : faute d’information de la part des autorités, c’est aux citoyennes et citoyens de faire circuler l’information !

Un projet d’exploitation dangereux pour les habitants et leur environnement

Avec l’aide du CVPA (Comité de Vigilance de la Plaine de l’Ain), qui a le premier tiré la sonnette d’alarme concernant la carrière de Sainte-Julie, nous avons présenté aux participants les grandes lignes du projet d’exploitation ainsi que les dangers qu’il fait courir aux habitants des communes de la Plaine de l’Ain.

L’arrêté préfectoral signé le 6 novembre 2019 autorise le groupe Lafarge-Holcim à rouvrir la carrière de Sainte-Julie, à l’étendre, à approfondir les excavations jusqu’à la nappe phréatique, et à y déposer des déchets venus du BTP, en particulier du Tunnel Lyon-Turin (1, 5 million de tonnes prévues) ainsi que de récupérer des matériaux issus du BTP (de France ou d’ailleurs, l’arrêté n’indiquant pas d’où ils doivent provenir) pour du recyclage. Une POUBELLE GÉANTE va donc être installée dans notre nappe phréatique et à proximité immédiate de nos maisons. Ce projet va engendrer de graves nuisances sonores et de sérieux risques de pollution de l’eau. Les déchets enfouis dans les nappes phréatiques vont polluer une des rares sources d’eau potable du secteur, qualifiée de « stratégique » par le SDAGE (Schéma Directeur et d’Aménagement et de Gestion des Eaux). Cette pollution risque de se propager jusque dans le puits de captage du Luizard, situé à 700 mètres mètres de l’exploitation. Ce puits alimente déjà le lieu-dit du Luizard (situé sur la commune de Chazey-sur-Ain) ainsi que les communes de Loyettes, Saint-Vulbas et Blyes. Il constitue également le puits de secours de Chazey-sur-Ain. Ces menaces pesant sur nos ressources hydriques sont d’autant plus graves que notre secteur est de plus en plus soumis à des périodes de sécheresses et de crises hydriques. Il faut préserver les rares ressources hydriques de la Plaine de l’Ain ! Face à un tel enjeu, aucune étude d’impact sérieuse n’a été prévue. L’ARS (Agence Régionale de Santé) a d’ailleurs donné un avis défavorable au projet, en insistant notamment sur la nécessité de mener des expertises indépendantes et approfondies. Mais ses deux rapports n’ont pas été rendus publics et n’ont pas été versés au dossier de l’enquête publique. Car pour certains il est plus urgent d’ouvrir la carrière que de préserver la santé des habitants ! Le dispositif de surveillance imposé à Lafarge-Holcim paraît dérisoire et peu crédible au vu des énormes quantités de déchets à enfouir.

Cette exploitation va également générer des nuisances considérables pour les riverains. Là aussi l’ARS a pointé du doigt les études farfelues menées à la demande de Lafarge-Holcim et a, en vain, réclamé des expertises rigoureuses. L’ARS a clairement évoqué le risque que fait peser la pollution sonore de l’exploitation sur la santé des habitants. Il faut dire que le bruit, déjà auparavant très pénible pour les riverains les plus proches de la carrière, va nécessairement augmenter puisque l’exploitation sera plus étendue et plus profonde. Par ailleurs à l’activité ancienne d’excavation viendra s’ajouter l’activité supplémentaire visant à remblayer les trous par des déchets. Les bruits seront omniprésents : extraction des cailloux, activité des concasseurs et des cribles, déversement des déchets dans les nappes phréatiques, noria des camions et des trains…Pour ce qui est seulement de l’arrivée de déchets, il est prévu un maximum de 7 trains (de 1 300 tonnes chacun) par jour et de 13 camions (de 25 tonnes chacun) par jour au maximum. Les mesures de bruit n’auront lieu qu’une fois tous les trois ans…largement de quoi devenir sourds !! D’autant plus que le chantier pourra ouvrir de 7h à 18h30 en semaine mais pourra très facilement ouvrir sur dérogation le samedi et jusqu’à 20h. En revanche aucune restriction horaire n’est prévue pour la circulation des camions et des trains.

La hausse impressionnante de la circulation dans nos villages, en particulier la Plaine Robert et l’Hôpital, va briser la tranquillité et la qualité de vie des habitants. Rien n’est prévu pour empêcher ces énormes camions de monter sur les trottoirs comme certains le font déjà ni pour protéger nos maisons du bruit et des vibrations. Des propriétaires ont reçu des indemnisations de Lafarge-Holcim pour permettre à cette entreprise de forer dans leur terrain en vue de cette exploitation. Mais rien n’a été prévu pour les riverains. Aucune indemnité n’est prévue pour nous aider à nous protéger de telles nuisances alors que nous serons condamnés à rester sur place : qui, en effet, voudra acheter nos maisons dans de telles conditions ??? Qui voudra encore vivre dans nos villages ??? Rien n’est prévu pour compenser l’inévitable perte de valeur de nos maisons.

Pour obtenir de telles indemnités, un dialogue est nécessaire. Or il a été précisé au cours de la réunion qu’aucun dispositif clair et satisfaisant de concertation avec la population n’est prévu. Nous devrions nous en remettre exclusivement à la bonne volonté, et donc à l’arbitraire, de Lafarge-Holcim qui a les mains parfaitement libres pour mener cette « concertation ».

Enfin, ce projet n’est que le premier d’un ensemble de projets de carrière en cours de préparation tout autour de nos communes, stimulés par la présence de vastes surfaces agricoles et l’arrivée prochaine d’une nouvelle arrivée de l’autoroute (au niveau de Chazey-sur-Ain) et du CFAL (Contournement Ferroviaire de l’Agglomération de Lyon, destiné au fret). Si nous acceptons ce projet de carrière à Sainte-Julie en l’état, cela risque de représenter un encouragement considérable à multiplier les carrières-poubelles dans le secteur. Ce projet va accélérer le dramatique recul des terres agricoles dans la plaine de l’Ain et accélérer la transformation de notre territoire en arrière-cour industrielle et en dépotoir de Lyon et de la Suisse.

La volonté des participants de s’engager dans les actions en cours et à venir

Les participants ont nettement manifesté leur désir de s’engager pour contrer un tel projet. De nombreuses propositions ont été faites, qui feront l’objet d’actions dans les semaines et les mois à venir. Pour l’heure, voici les actions immédiates qui ont émergé lors de la réunion et qui sont en cours de réalisation :

  • le recours au tribunal administratif
  • l’envoi de recours gracieux à M. le préfet de l’Ain
  • diffusion de la pétition
  • multiplier les adhésions au CAC et/ou au CVPA
  • participation à la cagnotte mise en route pour financer le recours au tribunal administratif.

De nombreuses personnes présentes lors de la réunion se sont déjà associées à ces actions ; n’hésitez pas à nous rejoindre pour leur donner plus d’écho !!

Le CAC Sainte-Julie.

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